Le CRFPA est comme une relation amoureuse. Nous y investissons toute son âme et quand cela ne marche pas, nous sommes brisés à l’intérieur.
Voici comment ressentir à coup sûr cette douleur terrible de l’échec…
Á la lecture de ces mots, vous pensez sans doute que je vais vous parler d’erreurs de méthodologie ou encore de mauvaise gestion du temps. Eh bien pas du tout !
Je vais vous parler d’un des ingrédients les plus importants qui conduisent à l’échec au CRFPA.
Il est sous-estimé et ô combien essentiel. Vous pouvez être le meilleur des juristes, avoir travaillé comme un acharné, si vous ne l’avez pas, l’échec vous attendra au bout du chemin.
Il s’agit bien sûr du mental !
Vous désirez échouer ? C’est simple, suivez les conseils ci-dessous :
I) AVANT LES ÉPREUVES
- Ne croyez pas en vous
Ne pas croire dur comme fer que vous allez réussir le CRFPA, c’est déjà échouer.
Je sais bien qu’en période de préparation, le moral fluctue. Parfois, vous vous dites que vous allez cartonner. Très souvent, vous vous dites que vous allez échouer et rater votre vie. Pourtant, lors de la préparation, c’est précisément ce manque de confiance qui va vous faire abandonner. Lors des épreuves, c’est précisément ce manque de confiance qui va vous faire perdre vos moyens lors de la première difficulté rencontrée. De plus, si vous n’êtes pas convaincu vous-même de votre réussite, comment allez-vous convaincre les trois membres du jury du Grand Oral ? Au contraire, visualisez votre réussite et ressentez l’émotion comme si vous aviez déjà réussi. Cela vous aidera à rester positif malgré les difficultés de la préparation et cela vous galvanisera. Sentez-vous déjà avocat et pensez que cet examen n’est qu’une formalité comme un partiel.
Une amie, H., avait affiché en face de son bureau un post-it sur lequel il était écrit « Maître H. ». Cela m’avait amusée mais j’avais trouvé l’idée excellente. H. a eu le CRFPA du premier coup et a même brillamment réussi les épreuves écrites.
- Fixez-vous des objectifs bas
Le meilleur moyen d’échouer, c’est de se fixer des objectifs peu élevés.
Si vous visez 10/20 à toutes les épreuves du CRFPA, vous n’aurez jamais le même niveau d’exigence envers vous-même que si vous visez 15/20 dans toutes les épreuves. Le simple fait d’être ambitieux va changer toute votre préparation. Consciemment comme inconsciemment. Vous serez beaucoup plus rigoureux et vous ne laisserez rien au hasard.
La première fois que j’ai passé le CRFPA, je visais 10/20 en droit des obligations, j’ai eu 9/20. La deuxième fois que j’ai passé le CRFPA, je visais 15/20 en droit des obligations, j’ai eu 14/20.
- Entourez-vous de personnes négatives
Préparer un examen comme le CRFPA est ardu. Fréquenter des personnes nocives va vous tirer vers le bas et vous conduire vers l’échec. Vous savez, ce sont ces personnes qui vous prédisent l’échec ou alors qui sont constamment déprimées. Á force de les fréquenter, vous allez finir par avoir le moral miné.
Or, c’est avec une grande force intérieure que vous allez réussir. Pendant votre préparation, vous allez rencontrer des instants d’euphorie mais surtout beaucoup de moments difficiles. Vous entourer de personnes positives va vous aider à les surmonter. Cela peut être vos amis, votre famille ou même des professeurs, des avocats, des maîtres de stage. Ne sous-estimez pas l’influence des personnes qui croient en vous.
Je me souviens que quelques minutes avant le Grand Oral, Maître P. m’avait envoyé un long SMS d’encouragement. Il s’adressait à moi comme si j’étais déjà sa consœur, comme si c’était évident que j’allais réussir. Croyez-moi, cela m’avait boostée alors que j’étais particulièrement angoissée.
- Soyez adepte de la procrastination
Les révisions du CRFPA se déroulent principalement en pleine chaleur estivale. Dès lors, il est tentant de somnoler au soleil et de ne pas bûcher. Or, le manque de travail constitue l’une des principales causes d’échecs au CRFPA.
Être discipliné est essentiel. Personne ne réussit avec un poil dans la main. Intéressez-vous à la biographie des champions sportifs ou encore des entrepreneurs milliardaires, vous le constaterez. Ce qui fait la différence entre ceux qui réussissent et ceux qui échouent, ce n’est rien d’autre que la volonté et le travail. Lorsque la flemmardise vous guette, dites-vous que quelqu’un travaille plus que vous et réussira. Il connaîtra l’euphorie de la victoire pendant que vous, vous éprouverez le goût amer de la défaite… C’est maintenant que vous devez mettre tout en œuvre pour réussir ! Avouez que ce n’est rien quelques mois de souffrance dans une vie pour pouvoir embrasser la profession que vous désirez. C’est une chance d’avoir l’opportunité de réaliser un rêve. Alors, saisissez-là et conservez une détermination à toute épreuve.
Lors de mon premier passage au CRFPA, je n’avais pas pris la peine de préparer mon Code Civil par flemmardise. Le jour de l’examen, je m’étais perdue dans mon Code. Cela avait constitué une perte de temps considérable. Á contrario, lors de mon deuxième passage, j’avais mis beaucoup de temps à le préparer avec les post-it et les surligneurs. Je le maîtrisais parfaitement. J’avais donc rempli ma copie deux fois plus vite que lors de la session du CRFPA précédente. C’est aussi grâce à cela que j’ai réussi cette épreuve. Chaque détail de votre préparation compte !
- Cumulez la fatigue
La tentation est grande de réviser le CRFPA de la même façon qu’à la Faculté de Droit. Or, ce sont des exercices totalement différents. Á la Faculté, la plupart des partiels requièrent un apprentissage et une compréhension du cours puis un peu de réflexion. L’effort intellectuel demandé n’est pas considérable. Il est donc possible de faire une nuit blanche la veille et de réussir brillamment. Á l’inverse, l’examen du CRFPA demande beaucoup de réflexion et une certaine rapidité. L’effort intellectuel le Jour J est plus intense. Dès lors, réaliser les épreuves du CRFPA en étant épuisé augmente grandement les chances d’échouer.
Même si le CRFPA demande beaucoup de travail, il est très important de rester en forme tout au long de la préparation comme pendant les épreuves. Maître P. me disait à juste titre que le CRFPA, ce n’est pas un sprint mais un marathon. Pour ce faire, il faut gérer ses efforts et être pragmatique. Tout d’abord, il est important que vous fassiez de bonnes nuits de sommeil et que vous vous endormiez avant 23 heures. Il ne faut pas être fatigué physiquement pour rester concentré. De plus, c’est quand vous êtes fatigué physiquement que vous commencez à déprimer et à ne plus croire en vous. Surtout, il est aussi important de gérer la fatigue mentale. Il ne faut pas vous écœurer du CRFPA. Sachez-le, ce n’est pas la quantité de travail qui compte, c’est la qualité ! Si en une journée vous réalisez une consultation de votre spécialité en conditions d’examen pendant 3h et que vous passez 1h à étudier scrupuleusement la correction, vous serez beaucoup plus productif que 10h à vous endormir sur vos bouquins. En effet, cela ne sert à rien de passer des heures devant ses cours comme à la Faculté de Droit. Tout est dans le Code. Au CRFPA, c’est principalement l’entraînement qui compte. De même, il est inutile de faire des Notes de Synthèse toutes les semaines. Une toutes les 3 semaines durant l’année et une toutes les 2 semaines l’été semble être un bon compromis.
Lors de mon premier passage, j’avais révisé le CRFPA jusqu’à la veille au soir des épreuves écrites. Cela m’obsédait. J’étais épuisée physiquement et mentalement le Jour J. J’avais du mal à réfléchir. L’échec m’attendait au bout du chemin. Á contrario, lors de mon deuxième passage, je n’avais pas ouvert un livre 2-3 jours avant les épreuves. Le matin avant de m’y rendre, je regardais une série sur le football pour m’aérer l’esprit. Entre les épreuves, le soir, je jouais à Fifa 2019 sur mon téléphone pour me vider la tête. J’ai ressenti à quel point j’étais beaucoup plus en forme, beaucoup plus alerte lors des épreuves et j’ai réussi.
II) LORS DES ÉPREUVES
- Laissez-vous emporter par vos émotions
Je parie que vous avez l’impression que vous jouez votre vie au CRFPA. Vous avez raison, vous allez y jouer votre avenir. Mais y songer juste avant ou pendant les épreuves va vous faire échouer.En effet, vous allez vous mettre une grande pression sur les épaules. Vous allez penser aux conséquences dramatiques d’un potentiel échec. Cela va vous faire perdre vos moyens et vous allez commettre des erreurs que jamais vous n’aurez commises en temps normal.
Pour réussir le CRFPA, il est essentiel de savoir gérer son stress. Pour ce faire, donnez-vous le droit d’échouer. Cela vous enlèvera beaucoup de pression. Surtout, lors des épreuves, vous devez réussir à vous couper de toutes vos émotions. Vous devez rester uniquement concentré sur ce que vous avez à faire. Regardez des champions comme Kylian Mbappé. Il dégage une grande sérénité avant et pendant chaque match car il est pleinement dans l’instant présent.
Mon père me dit toujours : « Les examens, c’est comme le tennis. Ne pense pas au résultat final. Joue point par point et fais de ton mieux ! ». C’est lorsque j’ai écouté ce précieux conseil que j’ai réussi le CRFPA.
- Faites-vous déstabiliser par l’imprévu
Rien ne se passera comme vous l’avez prévu durant les épreuves. Si vous ne savez pas vous adapter à l’inattendu, vous échouerez.
Quoi qu’il arrive, restez calme. Battez-vous jusqu’au bout ! Le CRFPA se joue à quelques centièmes de points près. Dès lors, c’est extrêmement important de ne rien lâcher jusqu’à la fin du temps réglementaire. Et puis, faites-vous confiance. Le Jour J, vos capacités intellectuelles sont décuplées avec l’adrénaline.
Je suis extrêmement lente pour rédiger en Note de Synthèse. J’avais calculé qu’il me fallait absolument 1h45 pour cette étape-là pour finir ma copie dans les temps. Lors de mon deuxième passage au CRFPA, il me restait seulement… 45 minutes pour rédiger ! J’aurais pu paniquer et pleurer toutes les larmes de mon corps. Á la place, je me suis accrochée. Mes parties étaient déséquilibrées mais j’ai réussi à finir ma Note de Synthèse in extremis. J’ai obtenu un 9/20. Ce fut suffisant pour être admissible.
III) APRÈS LES ÉPREUVES
- Suicidez-vous
Le terme est fort mais vous verrez qu’après chaque épreuve, vous serez probablement fort déprimé. Vous n’arriverez pas à vous empêcher d’aller voir ce qu’ont mis les autres candidats sur Facebook. Vous ferez des cauchemars la nuit en rêvant de vos erreurs dans vos copies. Après le Grand Oral, vous douterez aussi de vous. Vous serez persuadé d’avoir raté votre vie. C’est normal de ressentir tout cela. Mais inutile de vous jeter par la fenêtre !
En effet, rien n’est joué avant les résultats. L’attente sera longue et douloureuse. Mentalement, ce sera très compliqué à vivre. Cependant, il est réellement impossible de pronostiquer ses résultats à l’avance. Vous allez me dire que vous êtes persuadé d’avoir échoué. Peut-être que oui, peut-être que non. La seule certitude c’est que vous allez avoir des belles surprises comme des mauvaises. Dans tous les cas, il est important de vous battre jusqu’au bout, de conserver l’envie, la niaque ! Après les épreuves écrites, forcez-vous à réviser le Grand Oral ! Combien échouent lors de la dernière ligne droite parce qu’ils n’ont pas pris la peine de réviser, persuadés de leur échec ?
Si cela peut vous rassurer, j’aurais mis ma main à couper que j’avais échoué à mon premier passage comme à mon deuxième passage. D’ailleurs, je ne connais personne qui pensait avoir réussi.
- Ne vous remettez pas en question en cas d’échec
Si par malheur vous avez échoué au CRFPA, le meilleur moyen d’échouer à nouveau est de ne pas se remettre en question. Vous serez peut-être tenté de dire que c’est la faute des autres, des correcteurs, des auteurs du sujet. Si vous prenez ce chemin, vous ne progresserez jamais. Ne me dites pas que le CRFPA est un concours déguisé et qu’il y a un numerus clausus caché. Je n’y crois pas un seul instant. Le taux de réussite est peut-être similaire tous les ans mais en Licence de Droit aussi. C’est une affaire de probabilités selon moi. Si vous avez échoué, c’est de votre faute. C’est tout. La seule personne à blâmer, c’est vous.
Donnez-vous le temps de digérer, de pleurer, d’être en colère contre vous-même. Puis, acceptez la réalité : vous avez échoué au CRFPA. Maintenant, pour avoir un meilleur résultat la prochaine fois, vous devez avoir le courage de vous regarder en face. Quelles sont les raisons de votre échec ? Un manque de travail, un absence de maîtrise de la méthodologie ? Soyez honnête avec vous-même, cela vous aidera à réussir. Surtout, je vous conseille vivement de faire la démarche de vous rendre aux rendez-vous copies organisé par votre IEJ pour comprendre la correction et les faiblesses de votre copie. Á l’IEJ de Lille, ce sont les correcteurs des écrits qui s’en occupent et ils sont bienveillants. Ils prennent vraiment le temps de vous expliquer.
J’écrivais dans un carnet après chaque épreuve du CRFPA tout ce qui n’avait pas été, ce qui m’avait manqué pour réussir. Cela me donnait des pistes de travail dans l’hypothèse où j’échouais vraiment. Cela m’a vraiment aidée à réussir à mon deuxième passage car j’avais bâti mon planning de révisions à partir de cela!
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En somme, comme vous pouvez le constater, pour réussir le CRFPA, il faut avoir un mental d’acier ! J’espère que ces quelques remarques vous aideront à atteindre le succès…
Force et courage futurs confrères et futures consœurs ! Battez-vous et régalez les correcteurs !
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La photographie qui illustre ce présent article est de ma sœur jumelle Joannie Dégardin. Merci à elle ! Elle est plutôt douée dans ce domaine.
Merci pour ces précieux conseils !
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Je vous en prie ! Bon courage 💪
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